Le mécénat littéraire
Avec ses besoins pour les recherches linguistiques en langues indiennes, le collège devient le principal mécène d’une littérature indigène et d’un renouveau culturel. Ainsi, par l’intermédiaire du collège, la compagnie investit d’importantes sommes d’argent dans des projets de mécénat littéraire et de recherches linguistiques.
Les étudiants doivent soutenir des mémoires traitant des langues ou de la culture indienne rédigés en langue indienne. Dans son ouvrage sur l’orientalisme britannique, David Kopf évoque ces travaux comme suit :
« Si les mémoires laissés par les étudiants reflètent réellement leur attitude, alors le processus d’éducation du collège fut une réussite. Dans ces essais publiés chaque année et écrits en langues indiennes, les jeunes hommes ont montré des qualités linguistiques remarquables et une affinité persistante avec les idéaux cosmopolites du XVIIIè siècle. »
Outre la découverte de langue et de culture pour les occidentaux, ces travaux sont aussi le point de départ d’une redécouverte et d’une réflexion pour les Indiens sur leur propre culture. Une nouvelle élite intellectuelle apparaît, plus particulièrement au Bengale. C’est au contact de la présence britannique que s’éveille la conscience d’une nouvelle élite dans des domaines aussi variés que la religion, la société, la littérature et les sciences. C’est ce foisonnement intellectuel qui donne son nom de Renaissance du Bengale à cette période.
Sushil Kumar De, érudit et pédagogue indien, rend hommage au collège et à son rôle dans cette Renaissance :
« Sans aucun doute, la plus grande réussite du Collège de Fort William dans l’histoire du progrès intellectuel de [l’Inde] tient dans le renouveau de la culture ancienne de ce pays, avec une approche orientaliste globale osant s’aventurer bien au-delà des rêves les plus intrépides d’érudits tels Sir William Jones, Wilkins et Colebrooke. »